Auteur/autrice : Sionsalliait

  • Maintien de l’antenne de la sécurité sociale à Villejean 2020

    Lors de cette campagne, Si on s’alliait ? a obtenu :

    • La réouverture d’une antenne locale de la CPAM sur la dalle Kenedy !

    Dans le détail …

    Depuis 2016, un collectif d’habitant.es et d’associations de Villejean lutte contre la fermeture de l’antenne de la Sécurité sociale sur le quartier. En effet, les directives institutionnelles nationales tendent à la dématérialisation des démarches et à la fermeture des bureaux du service public. Ceci consiste en un frein majeur dans l’accès aux droits, particulièrement pour les personnes en situation de précarité.

    En février 2020, l’antenne villejeannaise a fermé brusquement une nouvelle fois, ce qui a mené à une nouvelle mobilisation. Plusieurs rencontres ont été organisées avec Madame Quéric, directrice générale de la sécurité sociale 35, qui dispose du pouvoir de décision sur la réouverture du local. Des engagements avaient alors été pris pour une réouverture de l’antenne au plus tard en janvier 2021.

    L’article sur la précédente campagne détaille les diverses péripéties ainsi que l’ampleur du désintérêt de la Sécurité sociale et ses alliés pour notre combat. En résumé, par le biais d’excuses aussi diverses que variées, mais aussi du fait de réelles contraintes économiques (notamment en termes d’effectifs du personnel en ces temps d’épidémie), la direction de la Sécurité sociale d’Ille-et-Vilaine s’est évertuée à ne pas rouvrir l’antenne durant toute l’année 2021, et ce malgré ses engagements.

    Au début d’année 2022, les discussions sur les travaux d’aménagement du local continuent, mais la situation reste en suspens et l’antenne villejeannaise est toujours fermée.

    Comble de l’ironie, ses portes ouvrent à nouveau, mais pas pour les habitant.es du quartier. En effet, au printemps, la guerre en Ukraine éclate, et nombreux.ses sont les ressortissant.es ukrainien.nes venu.es se réfugier en France. Leur accueil est bien entendu plus que nécessaire, et Si on s’alliait ? soutient complètement leur accompagnement dans les meilleures conditions. D’ailleurs, lors des permanences, il arrive que l’on rencontre des personnes venues d’Ukraine, et nous tâchons de les aider au mieux.

    Cependant, le fait d’ouvrir une antenne de la Croix rouge dédiée à l’accueil des personnes ukrainiennes, au sein même du local de la Sécurité sociale dont la direction affirme qu’il est « dangereux et inaccessible en l’état », participe au sentiment d’injustice des habitant.es de Villejean qui souhaitent simplement accéder à leurs droits. C’est d’ailleurs prendre le risque de créer une rupture entre l’accompagnement de ces réfugié.es et « tous les autres », voire de prioriser les types de population, ce qui est plus qu’inacceptable.

    C’est donc avec des pincettes que le collectif a tâcher de faire comprendre à la direction de la Sécurité sociale cet état de fait, tout en lui rappelant ses engagements de 2021. L’accueil des personnes ukrainiennes a cessé à la fin du printemps, mais le local est resté fermé. Les frustrations des habitant.es du quartier et leur impression « d’être baladé.es », n’ont ainsi que fait croître en cette première partie d’année 2022. C’est pourquoi, avec le soutien de Si on s’alliait, nous avons mis au point un plan d’attaque.

    Article du journal Ouest France, par Laurent LE GOFF, 23/06/2022

    Le 23 juin 2022, notre collectif composé d’une trentaine de personnes, dont des habitant.es du quartier et des associations et collectifs de soutien (notamment les Jeunes révolutionnaires), s’est invité à une journée sur l’innovation en santé organisée par l’ARS, où étaient présent.es des représentant.es de la Sécurité sociale 35. Nous avons interrompu une conférence afin de pouvoir exprimer les besoins du quartier quant à la réouverture de l’antenne, muni.es de mégaphones et de poireaux, car « on en a marre de poireauter devant l’antenne de la sécu de la Gare » (où les gens attendent deux heures sous le soleil de plomb). Après nous être exprimé.es, nous avons demandé un rendez-vous avec la direction, qui a immédiatement été fixé deux semaines plus tard.

    En effet, lorsque nous réalisons des actions de ce genre, les personnes ayant le pouvoir de décision sont souvent surprises, car nous passons par des canaux d’échange inhabituels. Avec la présence des médias, ces actions – toujours non-violentes – permettent d’obtenir des rendez-vous rapidement, mais surtout d’être considéré en tant qu’interlocuteur sérieux, que l’on doit écouter, au risque de connaître d’autres actions du même type et de voir son image dépeinte de manière négative dans les médias.

    Le collectif juste après l’action, fier d’avoir obtenu un rendez-vous.

    Ainsi donc, des représentant.es du collectif ont eu l’occasion de rencontrer le tout nouveau directeur de la Sécurité sociale 35, M. Jean-Baptiste Calcoen, ayant tout juste pris ses fonctions en juin. Celui-ci a, durant le rendez-vous, plutôt émis des freins et des limites à propos de la réouverture de la CPAM à Villejean.

    C’est pourquoi, ce n’est pas sans surprise qu’en septembre, ce même M. Calcoen nous a annoncé la réouverture de l’antenne dans un autre local sur la dalle Kennedy, 4 jours par semaine, avec et sans rendez-vous !

    Depuis, les habitant.es du quartier peuvent y être accueilli.es les mardis et jeudis (hors vacances scolaires), de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 17 h, au 51 cours Kennedy (et non plus au 35).

    C’est donc une campagne victorieuse que les habitant.es de Villejean sont fièr.es d’avoir gagnée !!

    C’est pourquoi, peu de temps après l’annonce du directeur de la Sécurité sociale, nous avons fêté la réouverture de l’antenne sur la dalle Kennedy. Pour cela, nous avons orné nos plus beaux chapeaux poireaux, prôné nos plus belles banderoles, et défilé entre l’ancien et le nouveau local de la sécurité sociale de Villejean.

    Le cortège de la victoire !

  • Bibliographie

    Saul Alinsky

    • Saul Alinsky – Être radical, Aden 2011, première parution en 1971
    • Saul Alinsky – Reveille for radicals, première parution en 1946 (disponible seulement en anglais)
    • Ecward T. Chambers – Roots for radicals (disponible seulement en anglais)

    Autres références 

    • Sur l’éducation populaire : Paulo Freire – Pédagogie des opprimés, Alexia Morvan – Pour une éducation populaire politique, Jacques Rancière – Le maître ignorant et Christian Maurel – Éducation populaire et puissance d’agir
    • Sur l’action collective : Michel Séguier – Construire des actions collectives, Daniel Tartakowsky et Michel Pigenet – Histoire des mouvements sociaux en France, Lilian Mathieu – L’espace des mouvements sociaux, Charles Tilly – Politique(s) du conflit : de la grève à la révolution
    • Sur le syndicalisme : Dominique Andolfato et Dominique Labbé – Histoire des syndicats en France
    • Sur la non-violence : Jean-Marie Muller – Dictionnaire de la non-violence
    • Sur le théâtre de l’opprimé : Augusto Boal – Théâtre de l’opprimé et Jeux pour acteurs et non acteurs

    L’Alliance Citoyenne

  • Saul Alinsky

    Histoire et fondements de l’organisation communautaire

    Saul Alinsky naît dans un ghetto de Chicago en 1909. Il étudie la sociologie à l’université, dans ce qu’on appelle l’Ecole de Chicago. Il obtient une bourse pour lutter contre la criminalité et se met à suivre de près les gangs des quartiers populaires de Chicago. Le premier quartier où il va travailler est un ghetto  : Back of the Yards.

    Il se rend compte que les problèmes à l’origine de la criminalité sont la pauvreté, le racisme, les mauvaises conditions de vie et la non organisation des habitants pour faire face à leurs difficultés.

    Il va alors créer un nouveau mode d’organisation  : l’organisation communautaire qui est une sorte de synthèse critique du syndicalisme et du développement communautaire. Autrement dit, il s’inspire tout en le critiquant à la fois le syndicalisme et le développement communautaire.

    En effet, à l’époque, dans les années 1930, il existe un fort courant syndicaliste et un fort mouvement ouvrier dont il apprend les méthodes d’organisation. Mais, pour lui, les luttes dans le secteur du travail ne suffisent pas. Il faut faire du «  tout terrain  »  : lutter aussi sur les questions de mal logement, de ségrégation dans les écoles, de bas salaires, d’amélioration des services municipaux ou des institutions sociales, de santé…

    Du développement communautaire, il reprend l’idée de partir des gens pour changer le monde, mais en y rajoutant l’idée du conflit et du rapport de force. En effet, l’organisation communautaire se distingue du développement communautaire dans le sens où l’idée de ce dernier est de s’organiser soi-même (self help), sans tenir compte des rapports de force. 

    Saul Alinsky démissionne à la fin des années 30 de son travail de lutte contre la criminalité dans l’idée de se mettre à organiser les habitants des ghettos et les laissés pour compte afin qu’ils gagnent du pouvoir sur les institutions pour améliorer leurs conditions de vie. Il crée la première organisation en 1930.

    Pouvoir, intérêt et conflit

    Le constat à la base de l’organisation communautaire est que «  L’essence de la vie est le pouvoir  » (Saul Alinsky) et que la société est traversée par des conflits d’intérêt.
    La définition de la Démocratie selon Ricoeur prend ici toute sa place  :

    « Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêt et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans l’expression de ces contradictions, l’analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vue d’arriver à un arbitrage. »

    A propos du pouvoir, Saul Alinsky écrit  :

    «  Aucun individu, aucune organisation ne peut négocier sans le pouvoir d’imposer la négociation  ».

    Ou encore  :

    «  Vouloir agir sur la base de la bonne foi plutôt que du pouvoir, c’est tenter quelque chose dont le monde n’a pas encore fait l’expérience – n’oubliez pas que pour être efficace, même la bonne foi doit être mobilisée en tant qu’élément de pouvoir  ». Malheureusement, poursuit-il, la culture moderne tend à faire de «  pouvoir  » un gros mot  ; dès qu’on l’évoque, «  c’est comme si on ouvrait les portes de l’enfer.  »

    Or le pouvoir de ceux qui n’ont pas de pouvoir est celui de nuire à ceux qui en ont, au moyen notamment d’actions directes.

    La finalité générale de l’organisation communautaire étant de lutter contre les inégalités d’accès au politique et contre la concentration du pouvoir, la démarche doit faire prendre conscience aux laissés pour compte de leur propre pouvoir – ainsi que du pouvoir de la communauté puis de l’organisation – puis amener un maximum de personnes à expérimenter l’action collective et l’organisation communautaire. Cela passe par la construction d’un contre-pouvoir et doit déboucher sur l’amélioration des conditions de vie des personnes.

    Pour construire du pouvoir, il faut partir des intérêts des communautés car, dans la vie réelle, chacun cherche à poursuivre son intérêt propre (self interest). Et rappelons qu’il n’y a pas de honte à cela  ! L’intérêt étant le principal moteur de l’action individuelle et collective, il faut que l’organisateur et les leaders écoutent patiemment les habitants pour pouvoir identifier leurs problèmes.

    Mais puisque celui qui essaie de faire valoir son intérêt particulier se heurte souvent aux intérêts de quelqu’un d’autre, il faut considérer le conflit non seulement comme inéluctable, mais même comme désirable – car rien ne mobilise autant que l’antagonisme.

    Identités culturelles

    Les Etats-Unis étant une société d’immigration, l’idée est de s’appuyer sur les identités culturelles pour mobiliser les personnes. 

    Par ailleurs, les églises constituant souvent la colonne vertébrale des quartiers défavorisés aux Etats-Unis et certaines d’entre elles – notamment des églises évangéliques – ayant déjà soutenu des grèves et s’étant souvent constituer en contre-pouvoir, s’appuyer sur les églises apparaît nécessaire pour mobiliser.

    Néanmoins, un des gros démons des organisations étant le sentiment d’impuissance par rapport au changement de l’ordre établi, de nombreuses organisations se sont sclérosées. C’est pourquoi, pour Alinsky, il ne faut pas uniquement s’appuyer sur le conflit mais aussi sur les relations.

    Le relationnel

    La démarche nécessite de rencontrer de nombreux habitants et de connaître un très grand nombre de colères car elle repose sur la conviction que l’union fait la force. Il est important de se connaître  pour pouvoir ensuite bien se comprendre et se mobiliser ensemble  : c’est la méthode du relationnel. 

    L’organisateur va mobiliser des leaders. Ces derniers ne sont pas des chefs mais des personnes en colère, qui souhaitent se mobiliser pour elles et pour leur communauté ou pour d’autres habitants et il va «  tisser les colères  ».

    Après la théorisation de la démarche par Saul Alinsky, Edward Chambers écrit Roots for radicals dans lequel il explique comment doit se construire les alliances et explique comment l’arme secrète  est le relationnel. Notons toutefois que dans ses écrits, la dimension du conflit disparaît un peu.

    Construire des organisations populaires

    Après l’initiation de la démarche par Saul Alinsky, l’organisation communautaire se développe beaucoup aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il existe dans ce pays une cinquantaine d’organisations.

    Après les Etats-Unis, l’organisation communautaire se développe en Angleterre dans les années 90. L’organisation London citizens est créée. 

    Au fondement de la construction de telles organisations, l’idée est que l’horizon révolutionnaire dépend de la multiplication des organisations communautaires. Pour se battre contre les problèmes sociaux, il faut construire des organisations populaires  : people’s organizations permettant aux personnes de se mobiliser. En effet, c’est uniquement à partir du moment où nous avons le sentiment que nous sommes suffisamment nombreux et que nous avons, collectivement, suffisamment de pouvoir, que nous pouvons commencer à nous intéresser aux changements possibles, à nous ouvrir au monde, à nous projeter dans l’avenir, à penser que nous pouvons modifier nos conditions de vie et donc à gagner du pouvoir sur nos vies. C’est pourquoi Saul Alinsky écrit  : «  Le pouvoir d’abord, le programme ensuite  ». 

    A partir de la construction d’organisations populaires et une fois les colères identifiées, il faut élaborer des revendications, organiser des actions directes pour obliger le décideur à négocier. Ce sont les quatre marches de l’organisation communautaire.

    Actions

    Afin d’expérimenter leur pouvoir politiquement et d’arriver aux tables de négociation avec le décideur avec un réel rapport de force, les membres de l’alliance d’habitants doivent organiser des actions directes non violentes et remporter des petites victoires, puis de plus grandes. Ces actions collectives constituent un des moments qui doit rassembler l’ensemble des membres de l’organisation.

    Concernant les stratégies d’actions collectives, nous organisons des formations (voir la partie sur Les formations dans le menu Les activités). Notons simplement qu’il existe de forts enjeux symbolique et stratégique dans le choix des actions.

    Négociation

    Une fois l’action collective réalisée et le rapport de force établi, vient le temps de la négociation. De même que pour l’organisation de l’action, il est important que cette phase soit préparée par tout le monde. Cependant, la posture à tenir pendant la négociation est bien différente de celle qui a été tenue pendant l’action  : alors que pendant l’action, c’est «  Nous contre eux  », pendant la négociation c’est «  Eux à côté de nous  ».

    Nous organisons également des formations sur ce sujet pour les habitants construisant l’alliance d’habitants (voir la partie sur Les formations dans le menu Les activités). 

    Enfin, selon Saul Alinsky, une fois la victoire obtenue, il est important de la célébrer, afin de lutter contre le sentiment de résignation et d’impuissance.

  • Formations

    L’association réalise essentiellement deux types de formation :

    1. les formations internes (gratuites) à destination des allié.es concerné.es par une injustice sociale et des allié.es soutiens et solidaires, en lien la plupart du temps avec les campagnes menées (mais pas forcément),

    2. les formations externes à destination de professionnel.les, d’étudiant.es ou de bénévoles d’autres associations.

    L’ensemble de ces formations peut concerner :

    L’histoire et les principes de l’organisation communautaire.

    Les techniques de mobilisation : « l’aller-vers », l’immersion, le porte-à-porte, le tête-à-tête.

    La mobilisation de personnes ou d’organisations alliées

    L’animation de réunions pour permettre à chacun.e de trouver sa place, s’organiser collectivement et prendre des décisions au consensus.

    La mise en place et la médiatisation d’une campagne citoyenne d’interpellation.

    Les stratégies d’actions collectives non violentes.

    Les techniques de négociation face aux décideurs.

    Si vous êtes intéressé.es, une seule chose à faire : contactez nous !

  • Du dialogue à la négociation : quels moyens pour agir localement ?

    Pourquoi cette formation ?

    Comment pourrions-nous être contre le « dialogue », surtout quand il est « social » ? Et dans le même temps, pourquoi avons-nous l’impression de nous faire avoir dès que ce mot sort du chapeau ? Et puis s’il faut en permanence que l’on dialogue, où est-ce que l’on négocie ? Dialogue partout, Négociation nulle part ?

    Le dialogue, c’est plusieurs personnes qui se mettent autour d’une même table et discutent d’un sujet convenu. Négocier, c’est lorsque l’on reconnaît qu’il y a asymétrie de pouvoir entre ces mêmes personnes, et que la table autour de laquelle on s’assoit est traversée par des intérêts divergents. On ne s’y place pas n’importe où, on ne s’y exprime n’importe comment. Qu’on se le dise : on dialogue pour échanger des points de vue ; on négocie pour être entendu.

    Penser global, négocier local… Parce qu’on ne négocie pas non plus avec n’importe qui, encore faut-il savoir ce que l’on veut, et qui l’on souhaite inviter à notre table des négociations. C’est d’abord au niveau local qu’on se donne les meilleures chances d’obtenir ce que l’on veut, quand la personne qui décide est identifiable et que c’est elle qui a les moyens d’agir au sein de l’institution. Qu’on se le dise (bis) : atteindre cette table de négociation, c’est déjà en soi une petite victoire. Qu’on se le dise (enfin) : négocier ça s’apprend, et il n’est jamais trop tard.

    Si on s’alliait ? propose d’identifier collectivement l’ensemble des conditions qui facilitent la bonne conduite d’une négociation. De sa préparation à sa conclusion, en passant par l’analyse des enjeux et et des leviers à notre disposition… Nous travaillerons à partir de situations concrètes et de jeux de mises en situation. Cela permettra de découvrir ou d’approfondir des techniques spécifiques, de questionner les postures adéquates, d’apprendre à parler collectivement d’une même voix, de se positionner en face ET à côté de la personne qui décide.

    Public visé :

    Formation destinée à des professionnel.les souhaitant approfondir leurs pratiques et leur réflexion autour de la question de la négociation dans leur activité professionnelle en s’appuyant sur des valeurs de l’éducation populaire.

     Prérequis et modalité de personnalisation de la formation :

    Il n’y a aucun prérequis nécessaire pour le suivi de la formation. En fonction de son parcours et de sa volonté, le ou la participant.e pourra suivre une, deux ou trois formations. Dans le dernier cas, un tarif spécifique lui sera accordé.

     Objectifs pédagogiques :

    Ce stage propose aux participant.es de mieux appréhender la question de la négociation et de ses enjeux. A partir de situations concrètes il s’agira :

    • de s’approprier des outils permettant de mener une négociation raisonnée et victorieuse,
    • d’élargir son panel de techniques de négociation,
    • de prendre en compte une éventuelle inégalité de pouvoir/place des différentes parties,
    • d’identifier quels sont les préalables à une bonne négociation et les manières de maîtriser son cadre,
    • de travailler les postures et la répartition des rôles lors d’une négociation,
    • de savoir comment réaliser le suivi d’une négociation.

    Contenus du stage :

    Partir de l’intérêt de l’ensemble des parties liées à la négociation. Resituer la négociation dans un jeu de rapports de force et de pouvoirs éventuellement déséquilibrés. Se positionner « à côté » pour construire des solutions satisfaisantes « avec ». Préparer une négociation et réaliser son suivi. Classer les typologies d’arguments rhétoriques. Identifier les postures adéquates. Réaliser une négociation par des jeux de mise en situation. Acquérir des apports théoriques.

     Compétences et capacités professionnelles visées :

    • maîtriser les outils et la technique de la négociation raisonnée (cf. livre de William Ury, Roger Fisher, Bruce Patton, Comment réussir une négociation ?, Paris, Editions du Seuil, 200.) ;
    • préparer une négociation et créer un cadre favorable à un réel dialogue voire une véritable négociation entre des habitant.es et des élu.es ou des responsables d’administration, en prenant en compte l’inégalité des pouvoirs/places,
    • lors d’une négociation, adopter une posture adéquate et adaptée à chaque interlocuteur/interlocutrice et à chaque problématique abordée ; connaître une typologie d’arguments ; se répartir les rôles ; travailler la place des témoignages ;
    • réaliser le suivi d’une négociation.

    Moyens pédagogiques :

    Durant ce stage, seront privilégiées les méthodes de pédagogies actives. Viendront ainsi s’alterner des temps de travail en grand groupe et en petits groupes qui s’adapteront aux besoins des stagiaires. Ils porteront autant autour de récits d’expériences vécues dans leurs contextes professionnels, qu’autour de questionnements et d’aspirations vers une évolution de leurs pratiques : groupes d’interviews mutuelles, débats mouvants, jeux brise-glace, jeux de rôle… Ces outils d’animation participatifs sont issus de l’éducation populaire et permettent la valorisation des expériences et des savoirs de chaque stagiaire, tout en étant complétés par les apports des formatrices.

    Spécifiquement pour ce stage, des jeux de rôle sur différentes situations de négociation seront mis en place afin de favoriser l’acquisition de compétences techniques et pratiques de la négociation par l’ensemble des participant.es, telles que la préparation et la maîtrise du cadre de la négociation, l’amélioration de la posture des négociateurs et des négociatrices, la répartition des rôles, la connaissance d’une typologie d’arguments, la place des témoignages des personnes premières concernées par la situation, le suivi de la négociation…

    Évaluation :

    Au quotidien, une feuille d’émargement sera signée par les stagiaires, et des points d’étape seront proposés oralement pour faire le point avec le groupe. En fin de stage un bilan final oral sera collectivement réalisé. Un questionnaire individuel sera également remis aux stagiaires visant d’une part à recueillir leurs ressenti sur la formation, et d’autre part à mieux identifier ce que leur a apporté celle-ci. Enfin, une attestation individuelle de fin de formation indiquant les compétences professionnelles acquises pendant la formation est délivrée à chacun des stagiaires à la fin de la formation.

     Nombre d’heures de formation :

    La formation peut durer de 3 à 6 jours selon les besoins et les désirs des personnes et/ou de la structure souhaitant réaliser cette formation.

    Tarifs :

    Les frais pédagogiques et les frais annexes sont à discuter. N’hésitez pas à nous contacter pour en parler !

    Ils peuvent être remboursés par Uniformation ou vitre OPCA si la prise en charge pour le stage est accordée. Les frais de déplacement le sont également. Pour plus de précisions, rendez-vous sur le site d’Uniformation : http://www.uniformation.fr/Employeurs2/Dispositifs-et-financements/Frais-annexes

    Dates et horaires de la formation :

    Du mardi 11 décembre 2018 à 14h au vendredi 14 décembre 2018 à 12h30.

    Horaires du matin : 9h30-12h30.

    Horaires des après-midis : 14h-18h.

    Lieux et autres conditions matérielles et/ou techniques

    Lieu de stage : soit à Rennes, soit au sein de la structure dont l’équipe souhaite réaliser cette formation.

    Matériel :

    • des salles de travail et une cuisine
    • le matériel de l’association mis à disposition : un vidéoprojecteur, un écran, un ordinateur, du paperboard, de la papeterie et des outils bureautiques ou outils d’animation…
    • le coin ressources, composé de brochures, de revues, de livres, de DVDs et d’une fiche bibliographique « pour aller plus loin ».

    Nombre de stagiaires : le nombre maximum de participants est limité à 15.

    Encadrement :

    Deux formatrices encadreront ce stage. La pluralité des milieux professionnels qu’elles ont traversée constitue une réelle richesse au regard des contenus des stages proposés. Ainsi, en plus de nombreuses expériences associatives et bénévoles (au sein de collectifs de chômeur.euses et précaires, de soutien aux personnes migrantes, de collectifs de femmes…), elles ont connu des expériences professionnelles dans différents domaines, tels que celui du « community organizing » au sein de Si on s’alliait ? depuis quatre ans, celui du travail social au sein d’un Centre Communal d’Action Sociale et d’un Conseil Départemental (Direction Lutte contre les exclusions), de centres sociaux et, enfin dans le domaine de l’éducation populaire, au sein de l’association Emmaüs, du projet Cause Commune et de l’association Genepi.

    Vous inscrire :Pour vous inscrire, n’hésitez pas à nous contacter par mail : sionsalliait[at]gmail.com

  • Les sorties et repas festifs

    Pour favoriser l’entraide et l’accès aux droits collectif, il est essentiel de prendre le temps de créer un lien social honnête et durable. D’ailleurs, tout groupe nécessite des temps de détente pour apprendre à se connaître de manière plus informelle. À Si on s’alliait ?, il est fréquent que des personnes proposent de préparer un repas pour le groupe de bénévoles/habitant.es et salariées. Par exemple, en juillet 2023, nous nous sommes retrouvé.es pour célébrer le début de l’été, et par la même, pour remercier toutes les personnes investies dans les actions de l’association.

    Par ailleurs, afin de créer du lien et de permettre à des personnes sortant rarement de leur quartier de « prendre l’air », nous avons organisé plusieurs sorties en 2023.

    Le 3 juillet, nous nous sommes rendus pour une journée conviviale à la plage du Petit Port à CANCALE. Nous étions au total 35 personnes. Les activités jeux ont battus leur plein (MOLKI, Jeu du béret, etc.). Nous avons fait une belle promenade. Le beau temps était de la partie et la baignade aussi.

    Par la suite, nous avons été le 24 juillet à la Plage de la Touesse à  Saint-Coulonb, où nous avons réitéré les mêmes activités. Nous étions 32 personnes.

     Le 28 juillet, nous avons effectué une sortie au Parc des Gayeulles dans le cadre de l’Atelier Numérique. Nous avons fait une petite promenade avec les participant.es à l’atelier.

    Enfin, le 11 décembre, une autre sortie a été réalisé au marché de Noël dans le cadre du dernier atelier numérique de l’année.

  • Ateliers numériques

    Tous les mercredis de 10h à 11h30

    Lors des permanences d’entraide administrative, de nombreuses personnes venues au départ à la recherche d’un « coup de main » dans leurs papiers administratifs, nous disaient vouloir également apporter leur aide. Mais nombre d’entre elles ne se sentaient pas à l’aise pour manipuler un ordinateur et réaliser les démarches sur internet. C’est pourquoi, à l’initiative d’un groupe de huit personnes, pour la plupart habitant.es du quartier de Villejean, l’association a mis en place des ateliers de partage de savoirs numériques en parallèle des permanences. Créés en septembre 2021 après une phase de test au début de l’été, nous avons collectivement décidé que ces ateliers seraient ouverts à toutes et tous sans condition, ni inscription. Ainsi, ils ont pour but de permettre aux personnes participantes d’apprendre et de transmettre, grâce à la recherche collective, à l’échange et au partage, de nombreux savoirs relatifs aux usages du numérique. Cet apprentissage est essentiel pour l’accès aux droits et l’autonomie personnelle, mais également pour s’investir et aider d’autres personnes lors des permanences.

    Les ateliers de partage de savoirs numériques sont organisés et animés par les habitant.es de Villejean dans les locaux de Si on s’alliait ? tous les mercredis de 10h à 11h30. Ils permettent de se familiariser avec les sites administratifs de démarches en ligne (CAF, Pôle emploi, préfecture…), mais aussi d’aborder d’autres thèmes du numérique, toujours définis par les participant.es : rédaction de CV, écriture d’une lettre officielle, sensibilisation aux usages des réseaux sociaux, gestion d’applications sur smartphones et tablettes, gestion des photos, utilisation de l’imprimante et du scanner… Chaque trimestre, le programme est ainsi construit collectivement, en fonction des envies et besoins de chacun.e.

    Le groupe de participant.es varie entre six et dix personnes, âgées de 14 à 87 ans. Certaines débutent, d’autres ont un niveau intermédiaire. Le but est que leurs savoirs soient valorisés et que toutes et tous s’entraident. Pour cela, les ateliers sont préparés par les participant.es qui se relayent chaque semaine pour animer la séance, accompagné.es par le salarié « conseiller numérique ». Cette préparation et animation tournante permet d’assurer un transfert de compétences pédagogiques et théoriques aux participant.es, favorisant leur montée en compétences. De même, cela participe à la reconnaissance des personnes au sein du groupe, notamment à travers la prise de parole devant un collectif. L’objectif est ainsi de proposer une animation participative et ascendante, où chacun.e se sent suffisamment à l’aise pour apporter ses connaissances et bénéficier de celles des autres.

     En outre, les ateliers ne se limitent pas au partage de connaissances numériques pour l’accès aux droits. Ils sont construits de manière à ce qu’à chaque début de séance ait lieu une phase de discussion pour identifier et comprendre les mécanismes de l’institution concernée. Par exemple, les participant.es ont pu enrichir leurs savoirs en s’intéressant à l’histoire de la Sécurité sociale, de Pôle emploi, de la préfecture ou encore de la CAF… À travers ces ateliers, tout comme à travers les permanences d’entraide administrative, les habitant.es bénévoles s’auto-forment et acquièrent de nouveaux savoir-faire et savoir-être s’avérant souvent utiles dans le cadre de leur éventuelle insertion socioprofessionnelle. Ce format d’apprentissage permet notamment d’accroître l’envie d’apprendre et de rendre palpable la montée en compétences.

  • Code de la route

    Tous les mardis de 14h30 à 15h30

    L’atelier code de la route est un tout nouvel atelier qui a été mis en place suite aux témoignages de plusieurs d’habitant.es du quartier, lors des permanences d’entraide administrative. Face à la difficulté de passer le code de la route, notamment pour des personnes non francophones, il est apparu nécessaire de s’entraider dans cet apprentissage. Plusieurs personnes nous ont en effet dit avoir abandonné leur formation à la conduite, du fait de la difficulté de cette première épreuve du code de la route.

    Ainsi, tous les mardis de 14h30 à 15h30, le groupe, composé d’une dizaine de participant.es, se réunit pour apprendre ensemble. Pour cela, nous utilisons l’application « En voiture Simone », qui permet de diffuser des questions du code de la route et leurs réponses, que nous essayons de comprendre collectivement.

  • Permanences d’entraide administrative

    Tous les mardis de 10h à 12h30
    Tous les jeudis de 14h à 16h30

    Fin 2019, nous avons décidé de mettre en place des permanences d’entraide administrative. Nous avions observé  des difficultés pour accéder à internet et résoudre les démarches administratives quotidiennes. Les contacts auprès des professionnels tels que les travailleurs sociaux étant très compliqués au vue de leur surcharge de travail, nous avons mis en place une permanence hebdomadaire.

    L’objectif est de permettre d’aider à solutionner des problèmes administratifs et de rompre l’isolement face à ces difficultés. Il s’agit aussi de faire valoir nos droits.

    Après le premier confinement, nous avons tenu les permanences en premier sur la dalle Kennedy. Cette initiative  a permis de favoriser les contacts et de mieux se faire connaître. Cette présence a encouragé d’autres initiatives citoyennes et amélioré l’ambiance du lieu. Dorénavant, ces permanences ont lieu dans les locaux de Si on s’alliait ? au 4 rue du bourbonnais pour la période hivernale.

    Dans ce lieu, les volontaires, équipés d’ordinateurs résolvent diverses problématiques, pendant que d’autres offrent un café et leur bonne humeur en guise d’accueil, ou distribuent des flyers sur la dalle Kennedy.
    Tout en renforçant la solidarité sur le quartier, les permanences d’entraide administrative renforcent l’autonomie et la reconnaissance et le pouvoir d’agir des habitant.es, bénévoles de l’association Si on s’alliait ?.
    Elles apportent donc des réponses concrètes aux personnes qui souffrent – entre autres – d’illettrisme, d’illectronisme et de la fracture numérique. Plus globalement, elles contribuent à l’amélioration des conditions vie, à lutter contre la pauvreté et elles ont permis d’identifier certains besoins (apprentissage du français, recherche de travail, aide alimentaire, etc…) sur lesquels des collectifs auront à réfléchir.

    Permanence d’aide administrative sur la dalle Kenedy en 2023

  • Les allié.es

    Tous les lundis de 13h30 à 15h vous êtes les bienvenu.es à la réunion d’équipe hebdomadaire avec tous les membres de l’association.

    DANS SOSA, JE PEUX ETRE :

    Allié.e concerné.e si je subis des injustices sur lesquelles je souhaite agir.

    Allié.e soutien si je souhaite soutenir les mobilisations portées par les allié.es concerné.es.

    Allié.e permanent.e si je travaille à plein temps pour l’association.

    Les allié.es concerné.es, soutiens et permanent.es peuvent payer une cotisation pour adhérer à Si on s’alliait ?

    En 2016, un groupe d’allié.e.s s’est prononcé pour le principe d’une cotisation d’un montant de 12€ par an (soit 1€ par mois!).

    Si je ne peux pas payer autant, il y a la cotisation libre, autrement dit je peux adhérer comme il me convient. Si c’est possible pour moi je peux donner plus. Par exemple si je paie 24€ : je cotise pour mon adhésion de 12€, et je paie la cotisation d’un.e autre allié.e.

    ENFIN, DANS SOSA, JE PEUX ÊTRE AUSSI :

    Allié.e solidaire si je suis solidaire des actions de Si on s’alliait ?, bien qu’il soit difficile pour moi d’y participer directement. Je peux alors :

    Et, au sein de Si on s’alliait ?, on peut avoir plusieurs casquettes : être par exemple en même temps allié.e soutien et allié.e solidaire ou allié.e concerné.e et allié.e solidaire.
    Le cumul des mandats est ici, contrairement à nos orientations habituelles, non seulement légitime mais encouragé !!

    Alors, bienvenue dans Si on s’alliait ? et n’hésitez pas à nous contacter !